Que deviennent nos ordures ménagères ?

Les ordures ménagères sont incinérées et la chaleur créée est valorisée en électricité. Découvrez ci-dessous le parcours et la valorisation de ces déchets.

La collecte

Toutes les ordures ménagères résiduelles du territoire du SICTOM de Nogent-le-Rotrou sont collectées en camion-benne par les agents de collecte, aussi appelés ripeurs.

Le quai de transfert

Une fois collectées, les ordures ménagères sont déchargées sur un quai de transfert situé à Nogent-le-Rotrou afin de réduire les trajets jusqu’à l’usine d’incinération.

Les ripeurs y déposent le contenu de leur camion. Les déchets sont déversés, à l’aide de trémies, dans des semi-remorques situés en contrebas.

Une fois pleines, ces semis sont acheminées à l’usine d’incinération située à Mainvilliers. Toutes les ordures ménagères y seront incinérées.

L’usine d’incinération

Une fois collectés, les déchets sont transvidés sue le quai de transfert de Nogent-le-Rotrou puis transportés jusqu’à Mainvilliers (28), où est située l’usine d’incinération, CMTV.

La délégation de service public qui a été confiée à Suez par Chartres Métropole, pour la gestion de l’usine d’incinération, s’est achevée au 31 décembre 2018.

Chartres Métropole a repris la gestion de l’usine en régie en janvier 2019. Pour ce faire, la régie CMTV (Chartres Métropole Traitement et Valorisation) a été crée en associant 3 syndicats à Chartres Métropole : le SICTOM de Brou, Bonneval, Illiers (BBI) ; le SIRTOM de Courville-sur-Eure – La Loupe ; et le SICTOM de Nogent-le-Rotrou.

L’incinération

L’usine d’incinération a été mise en service au 1er janvier 1999.

Elle compte deux lignes de traitement d’une capacité de 7.5 t/h, dimensionnées pour des déchets ayant un pouvoir calorifique de 2200 Kcal/kg.

La capacité technique du site est de 115 000 tonnes/an.

Le cycle de traitement est le suivant :

Après avoir été pesés dès leur arrivée, les camions pénètrent dans un hall de déchargement de 1500 m², entièrement clos par des portes automatiques. Les camions déposent ensuite les déchets dans la fosse de réception.

La capacité de la fosse est de 5300 m 3. Elle est mise en dépression ainsi que le hall de déchargement, afin d’éviter toute nuisance olfactive vers l’extérieur. La fosse est équipée de deux ponts roulants et de deux grappins hydrauliques d’une capacité de deux tonnes chacun, ainsi que d’un système d’extinction incendie commandé de la salle de contrôle.

Les déchets sont introduits dans les trémies de chargement des deux fours à grille de 7.5 t/h. L’air primaire aspiré dans le hall de déchargement en partie haute de la fosse est réchauffé avant d’être injecté sous les grilles pour permettre la combustion des déchets. L’air secondaire est introduit au-dessus de la grille à l’entrée du premier parcours de la chaudière. Il termine ainsi la combustion.

Chaque année, environ 110 000 t de déchets sont traités sur le site.

La valorisation énergétique

Chaque four est équipé d’une chaudière de récupération utilisant la chaleur issue de la combustion des déchets pour produire 24.5 tonnes de vapeur surchauffée à 45 bars et 360°C : c’est la première étape de valorisation énergétique des déchets.

La vapeur est envoyée sur un turboalternateur commun aux deux lignes, d’une puissance de 9.4 MW, pouvant produire jusqu’à 72 000 MWh/an.

  • 20% de la production sont utilisés sur le site
  • 80% sont distribués sur le réseau de la régie d’électricité du pays chartrain

Pour éviter les nuisances sonores, le groupe turboalternateur se trouve dans un espace spécifique insonorisé.

En France, la valorisation énergétique des ordures ménagères se place au second rang pour la production de chaleur ou d’électricité à partir d’énergies renouvelables. C’est la seconde source d’électricité renouvelable après l’hydraulique, et la seconde source de chaleur après le bois.

  • En 2019, l’usine d’incinération a produit 55 278 MWh d’électricité (0.526MWh/tonne traitée) ce qui représente la consommation de 11 814 foyers sur toute l’année.

Traitement des fumées

Le traitement des fumées s’effectue pour chaque ligne par procédé semi-humide ¾ sec : il consiste en une atomisation de lait de chaux afin de neutraliser l’acide chlorhydrique (HCl) puis la captation de tous les polluants et les poussières dans un système de filtres à manches ; l’injection de charbon actif en amont de ce filtre permet également le traitement des dioxines et furanes.

Les gaz, ainsi épurés, sont dirigés vers la cheminée par un ventilateur d’exhaure équipé d’un silencieux. Un ensemble d’analyseurs permet le contrôle permanent de la qualité des rejets dans l’atmosphère.

Les sous-produits

Les mâchefers :

Ce sont tous les résidus solides issus de l’incinération des déchets (cendres et métaux). Ils sont récupérés en sortie des grilles des fours. Ils sont extraits et transportés sur des tapis vibrants et des bandes transporteuses vers un local de stockage spécifique couvert de 600 m². Ils seront ensuite évacués vers un centre extérieur de traitement spécialisé où les métaux ferreux et non ferreux sont extraits pour être recyclés. Cette opération réalisée, ils sont traités et utilisés en soubassement de voiries et en remblais routiers.

En 2019, 22 349 t de mâchefers ont été produits sur le site.

Les REFIOM :

Les Résidus d’Épuration des Fumées d’Incinération des déchets sont composés de poussières et de cendres volantes. Ils sont dirigés vers un Centre de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU) de classe I pour y être stabilisés et enfouis selon la réglementation.

En 2019, 5 091 t de REFIOM issus de l’usine d’incinération ont été dirigées vers un site d’enfouissement spécialisé.